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LIV. II. SATIRE VIII.

SATIRE VIII.


Eh bien ! que dirons-nous, mon cher Ligurinus,
De votre grand soupé chez Nasidiénus ?
Car hier, désirant vous avoir à ma table,
J’ai su qu’à pleins flacons, chez ce convive aimable,
À boire dès midi vous étiez occupé.
— Je n’ai fait de ma vie un si charmant soupé.
— Et quel mets remarquable a d’abord, je vous prie,
Des entrailles à jeun appaisé la furie ?
— Un vaste sanglier du pays Laurentin.
On l’avait pris, disait le maître du festin,
Par un vent doux et frais. Et l’anchois, et l’oseille,
Et le vin blanc de Cos, et tout ce qui réveille
D’un Lucullus blasé l’estomac paresseux,
Étaient rangés autour de ce mets fastueux.
À peine les débris d’un si pompeux service,
Au signal du patron, ont passé dans l’office,
Qu’un esclave empressé, la serviette à la main,
Vient frotter en courant les tables de sapin,