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LIV. II. SATIRE II.

SATIRE II.


S’il est une vertu que nulle autre n’égale,
C’est la simplicité d’une table frugale.
Ce langage n’est pas de moi, mais d’Ofellus,
Qui, sans le vain secours de dogmes superflus,
Philosophe sans livre et sage sans système,
Ce qu’il a de bon sens, ne le doit qu’à lui-même.
Venez donc ; mais quittez ces banquets somptueux
Où l’œil est ébloui d’un éclat fastueux ;
Où par de faux brillans l’esprit se laissant prendre,
À de meilleurs conseils refuse de se rendre.
C’est ici ; c’est à jeun, qu’il faut, de bonne foi,
Examiner à fond ce sujet avec moi.
— À jeun ! et pourquoi donc ? — Puisqu’il faut vous le dire,
En deux mots, s’il se peut, je vais vous en instruire.
Tout juge corrompu voit mal la vérité.
Fatigue au champ de Mars un coursier indompté ;
Cours à la chasse ; apprends à manier les armes ;
Ou bien si ce métier a pour toi peu de charmes,