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LES FEMMES FORTES.

GABRIELLE, à part.

Ah ! mais non ! Elle va trop vite. (Poussant un cri au moment où Jonathan va baiser la main.) Oh !

JONATHAN.

Hein !

GABRIELLE.

Mon peigne est détaché !… Jonathan ! mon cher Jonathan !…

JENNY, à part, avec dépit.

Est-elle effrontée, cette Gabrielle !

GABRIELLE, à Jonathan.

Aidez-moi à le remettre.

JONATHAN.

Ah çà, est-ce que vous me prenez pour votre domestique, à la fin ?

JENNY et GABRIELLE, protestant.

Oh !

JONATHAN.

Mais vous savez que vous ne m’amusez pas du tout avec vos grimaces !

GABRIELLE.

Ah ! le vilain cousin !

JENNY.

Vous ne voulez donc pas flirter ?

JONATHAN.

Flirter ?

GABRIELLE et JENNY.

À l’américaine ?

JONATHAN.

Ah ! vous voulez ? — Ah ! c’est… Il fallait le dire ! (À part.) Attends, va ! Je vais t’apprendre à flirter, moi ! — Laissez-moi remettre votre peigne, ma toute belle.

GABRIELLE.

À la bonne heure !

JONATHAN, baisant les cheveux de Gabrielle.

Voilà !

GABRIELLE, saisie.

Mon cousin…

JONATHAN, réitérant.

Oui, mon ange !

JENNY, se levant.

Eh bien ! qu’est ce qu’il fait donc ?