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ACTE TROISIÈME.

CLAIRE.

Ah ! madame, je n’ai pas qualité comme vous pour le sauver. (Elle sort.)


Scène V

MADAME TOUPART, MADAME LAHORIE, DEBORAH,
GABRIELLE, JENNY.
MADAME LAHORIE.

Serait-ce une épigramme ?

MADAME TOUPART.

Mesdames ! mesdames ! délibérons au pied levé. Catilina est à nos portes ! il s’agit de dompter ce farouche personnage et de rester dans la maison ; que chacune donne son avis, — je recueillerai les voix par rang d’âge.

TOUTES.

Oui !

MADAME TOUPART.

La plus âgée d’abord. Parlez ! (Silence.) Eh bien ?

MADAME LAHORIE.

J’attends que miss Deborah commence.

DEBORAH.

Aoh ! — C’était le plus âgé qui commençait…

MADAME LAHORIE.

Allons, ma chère ! vous allez nous faire croire que je suis votre aînée, moi ?…

DEBORAH.

Yes !

MADAME LAHORIE.

Mais, mon petit poulet, ne nous faites donc pas de ces histoires-là. — Tout le monde sait très-bien que vous avez quarante-cinq ans au moins…

DEBORAH.

J’en avais vingt-deux ! Vingt-deux !

MADAME TOUPART, les séparant.

Mesdames ! mesdames ! Catilina est à nos portes et nous nous chamaillons !

MADAME LAHORIE.

Eh bien, moi, je suis pour les moyens violents.