Page:Sardou - Les femmes fortes, 1861.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61
ACTE TROISIÈME.

TOUPART.

Avec un peu de bonne volonté, on le jouerait par-dessous…

QUENTIN, l’interrompant.

Chut ! Le voilà ! (On aperçoit Jonathan qui arrive tranquillement en taillant de petits morceaux de bois avec son canif.)

TOUPART, bas.

Ce charpentier ! Il coupe de petits morceaux de bois avec son canif !…

QUENTIN, bas.

Oui, oui, ces Américains coupent toujours quelque chose !… Une manie !… comme de s’asseoir les jambes en l’air ! Un joli pays pour les bonnes façons !… Ne faisons pas semblant de le voir !

TOUPART.

C’est cela ! ayons l’air très-satisfaits !… Il ne se doute pas que nous avons consulté.


Scène III

.

TOUPART, QUENTIN, JONATHAN.

(Toupart et Quentin affectent de ne pas voir Jonathan et fredonnent.)

JONATHAN.

Eh bien, qu’est-ce qu’il dit, l’homme de loi ?

QUENTIN, stupéfait.

Vous savez…

TOUPART.

,

Il sait !…

JONATHAN.

Moi, rien du tout ! Seulement, je vous ai vus debout à quatre heures du matin. Je me suis dit : Ils vont au Havre consulter un avocat en cachette… Je le saurai bien… et vous voyez ! — Je le sais.

QUENTIN et TOUPART., un peu sots.

Ah !…

JONATHAN.

Il vous a donc dit que votre affaire n’était pas fameuse, hein ?

QUENTIN et TOUPART.

Non !