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ACTE DEUXIÈME.

JONATHAN, au fond.

Ah ! Dieu de Dieu !… Mais voilà-t-il des femmes !…

QUENTIN, présentant madame Toupart.

Votre tante, Jonathan… la soeur de votre père…

JONATHAN.

Tiens ! je la croyais morte !

MADAME TOUPART.

Morte !…

QUENTIN.

Vous ne l’embrassez pas ?

JONATHAN, se levant.

Si elle y tient ! Est-ce que vous y tenez ?… Oui ! Eh bien ! allons !… (Il l’embrasse.)

JENNY, à Quentin.

Mais dis donc, il n’est pas poli !

QUENTIN, à demi-voix.

Poli !… Il en a bien le temps ! Une nature énergique ! vivace, pleine de séve !… (Haut à Jonathan.) Mes deux filles !…

JONATHAN, indifféremment.

Ah ! ah !… charmantes !

QUENTIN.

Madame Lahorie !… une voyageuse !

JONATHAN, serrant la main de madame Lahorie.

Ah ! ah !

QUENTIN.

Et votre compatriote, miss Deborah !…

JONATHAN, à lui-même.

Ah ! merci !… les compatriotes !… Je sors d’en prendre !… (Haut.) Et ce petit ratatiné là-bas ? (Il montre Toupart.)

TOUPART.

Moi ?

JONATHAN.

Oui !

QUENTIN.

Chut !… C’est votre oncle Toupart !

JONATHAN, riant.

Ah ! le mari de… bon ! bon ! Il a une drôle de tête !

TOUPART.

Mais il m’insulte !

MADAME LAHORIE, le lorgnant.

C’est un rustre !… mais il est bien attaché !