Page:Sardou - Les femmes fortes, 1861.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
LES FEMMES FORTES.

MADAME LAHORIE.

Moi ! (Elles vont au fond et fument ; Lachapelle leur donne du feu. Jenny qui est entrée, cherche auteur d’elle Lazarovvitch.)

CLAIRE, à Jenny à demi-voix.

Ne cherche pas, va ! Il est parti !

JENNY.

Ah !… Eh bien ! je ne le verrai pas aujourd’hui, voilà tout ! (Elle remonte vers sa soeur.)

CLAIRE, à part.

Elle ment !… Ah ! elle médite quelque folie ; mais je l’en empêcherai bien ! (Jean apporte un plateau avec les tasses et ce qu’il faut pour prendre le thé et le café. Madame Toupart et Deborah entrent en causant.)

TOUPART.

Ah ! le café !… qui veut du café ?…

JENNY, TOUPART, LACHAPELLE, MADAME LAHORIE.

Du café !

MADAME TOUPART, GABRIELLE, DEBORAH.

Du thé !

QUENTIN.

Moi, j’aime mieux le café !… Mais je prends du thé ; c’est plus américain !

CLAIRE, à madame Toupart et à Deborah.

Mesdames, ayez donc l’obligeance de servir…

MADAME TOUPART, avec dédain.

Nous !… allons donc !…

CLAIRE, se reprenant.

Ah ! pardon, j’oubliais… Alors, messieurs… veuillez servir Ces dames… (Elle donne à Lachapelle le sucrier, à Toupart la cafetière.) Et vous, mon parrain, offrez-leur du lait ! (Elle lui donne le vase au lait.)

QUENTIN, se levant en grommelant.

Du lait !… Ça regarde les femmes, le lait !… Je ne tiens pas de lait, moi !

CLAIRE.

Pardon ! Mais comme ces dames ne m’aident pas…

(Les trois hommes se trouvent seuls à l’avant-scène, portant : Lachapelle le sucre, Quentin le lait et Toupart le café d’une main, et de l’autre, chacun une tasse. Ils se regardent avec étonnement.)