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ACTE DEUXIÈME.

d’autorité ! plus de maître ! Le père un peu léger… la fille très-romanesque !… La proie est facile et le butin magnifique !

LAZAROWITCH.

Je vous jure…

CLAIRE.

Voilà ce que vous vous êtes dit ! Et puis, pas de mère pour veiller sur l’enfant !… pas de mère, n’est-ce pas ? Eh bien ! vous vous trompiez !… Il y en a une ! qui vous a deviné le premier jour ! et qui veille, qui garde !… qui défend !… C’est moi, et je vous jure que vous n’êtes pas de force !

LAZAROWITCH.

Vous avez raison, mademoiselle, ici je ne suis pas de force ; car mon bras est désarmé par ce seul fait que mon adversaire est une femme. Mais il se trouvera bien quelque endroit où vous ne serez pas et où il me sera permis de prendre ma revanche. Je crois qu’en vous avertissant, je fais tout ce que peut un ennemi loyal et, quoi que vous en disiez, galant homme ! (Il s’incline et sort.)

CLAIRE, seule, inquiète.

Une menace ! Un danger ! Lequel ? (On entend tout le monde qui sort de table.)


Scène XII

.

CLAIRE, QUENTIN, TOUPART, LACHAPELLE, JENNY, GABRIELLE, DEBORAH, MADAME LAHORIE, MADAME TOUPART.
QUENTIN, se frottant les mains.

Enfin ! j’ai dîné !

TOUPART et LACHAPELLE.

Nous avons dîné !…

QUENTIN.

Nous avons bien dîné ! Ah ! les millions ont du bon ! (Il va s’asseoir sur le canapé.)

GABRIELLE.

Qu’est-ce qui a du papier à cigarettes ?