Page:Sardou - Le Roi Carotte.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CERFS-VOLANTS, frisant leurs moustaches, avec fatuité.
––––––Joli sapeur ! de chaque belle,
––––––Toujours vainqueur, tu prends le cœur !
––––––Et la beauté la plus rebelle…

(Mouvement avec la hache.)

––––––Quand parait le sapeur, a peur !

(Derrière les sapeurs, le tambour-major et les tambours, représentés par des cousins et suivis de grillons qui jouent du fifre.)

COUSINS.
––––––Tapons, tapons, comme des sourds,
––––––Tapons, tapons sur nos tambours !…
LES GRILLONS.
–––––––––––Réveillons
–––––––––––Tous nos cris !
–––––––––––Gais grillons !
–––––––––––Gais cricris !

(Quand les tambours sont arrivés à l’avant-scène, la musique qui est derrière donne le signal de commencer, par le coup de grosse caisse, les tambours achèvent leur roulement, en défilant, et découvrent la musique qui entame son air en descendant la scène. — Cette musique est toute composée de moucherons de toutes sortes et de toutes couleurs ayant, qui leurs trompes en forme de cornet à pistons, de cor, d’ophicléide, qui des fleurs dont les calices forment des chapeaux chinois, des cornemuses, etc., qui des cymbales sous les bras ou des tambourins sur le flanc, qu’ils frappent en marchant : le tout constitue une sorte de musique militaire.)

LES MOUCHES.
––––L’air vif du matin nous met en goguette…
––––En avant cornet, flûte et clarinette !…

(Derrière la musique, tout un état-major de scarabées et d’insectes de diverses espèces. — Très-brillant.)

L’ETAT-MAJOR.
––––Pour luire au soleil… tout chamarré d’or…
––––Le plus bel état… c’est l’état-major !

(Puis les charpentiers représentés par les insectes qui percent le bois, etc. Ils sont armés de scies, de rabots, de varlopes, etc., et s’accompagnent, en marchant, avec leurs outils. Ils sont habillés en compagnons du tour de France, avec rubans sur la tête, cannes, ceintures, et chantent une chanson de compagnonnage.)

LES PERCE-BOIS.
––––––Les compagnons tous à la ronde
––––––S’en vont partout et n’importe où !…
––––––Trac ! trac ! trac ! on fait dans le monde,
–––––A force de coups, son petit trou !…

(Les hannetons, en gardes nationaux, les suivent, puis une cantinière et un petit hanneton qu’elle tient en laisse par un fil attaché à la patte.)