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CUNÉGONDE, embrassant Carotte.

Sauvé !…

CAROTTE, poussant un cri de coq.

Victoire !… (Ils sortent.)


HUITIÈME TABLEAU.
LES INSECTES.

Une campagne magnifique, toute de feuilles et de fleurs. — Au fond, un chemin descend du fond du théâtre à gauche, jusqu’au milieu de la scène.



Scène PREMIÈRE.

ROSÉE-DU-SOIR, seule, puis ROBIN, puis Fourmis.

(Le petit peloton de soie entre, en se déroulant parla gauche, puis Rosée-du-Soir parait, le suivant avec crainte.)

ROSÉE-DU-SOIR.

Où suis-je ?… Voilà des heures et des heures que le peloton de soie roule devant moi ! Et la force m’abandonne ! (Avec joie.) Il s’arrête !… Je dois m’arrêter aussi !… Hélas ! Sans toi, cher talisman, que serais-je devenu ?… Mais où m’as-tu conduite ?… Et pour le salut de celui que j’aime… qui trouverai-je dans cette campagne ?

ROBIN, sortant d’un tronc d’arbre.

Moi !…

ROSÉE-DU-SOIR, avec joie.

Robin !…

ROBIN.

As-tu pensé, pauvre enfant, que je t’abandonnerais ainsi ?

ROSÉE-DU-SOIR.

Oh ! non ! bon génie ! jamais !…

ROBIN.

Lui, peut-être !… Il mérite si peu ce que l’on fait pour lui !

ROSÉE-DU-SOIR.

Ah ! pardonnez-lui !

ROBIN.

L’insensé ! S’amouracher de cette poupée, et ne pas te deviner, toi si dévouée, si tendre !