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- Cet anneau, cet anneau merveilleux !…
- Si petit, etc.
(Elle cherche à le prendre.)
- Et dans la main d’une femme ?
FRIDOLIN, sans défiance.
- Il n’a plus aucun pouvoir.
CUNÉGONDE.
- Pour ma part je ne réclame
- Que le plaisir de l’avoir !
(Elle l’arrache.)
FRIDOLIN, inquiet.
- Que dites-vous ?
CUNÉGONDE, éclatant de rire et mettant l’anneau à son doigt.
- Je dis, mon roi,
- Que le talisman est à moi.
FRIDOLIN.
- Trahi !
CUNÉGONDE, riant.
- J’en ai peur.
FRIDOLIN.
- Ah ! grand Dieu !
- Tout son amour n’était qu’un jeu !
CUNÉGONDE, riant.
- Ah ! ah ! ah !
FRIDOLIN.
- Perfide ! Parjure !
CUNÉGONDE, riant.
- Ah ! ah ! ah ! la bonne figure !
ENSEMBLE.
FRIDOLIN.
- Ah ! le voile se déchire,
- Je vois ma fatale erreur.
- C’est trop peu de te maudire,
- Crains d’exciter ma fureur.
- Je t’aimais jusqu’au délire,
- Je te hais jusqu’à l’horreur.
CUNÉGONDE, riant.
- Ah ! j’ai bien le droit de rire !
- Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah
- J’ai l’objet que je désire,
- Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
- Sur moi tu n’as plus d’empire,
- Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
FRIDOLIN, marchant sur elle.
- Ah ! c’est trop de perfidie,
- Femme sans cœur et sans foi !
- Sur ton salut, sur ta vie !