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–––––––––D’être mal assis…
–––––––––Wagons pour les dames,
–––––––––Wagons des fumeurs,
–––––––––Que beaucoup de femmes
–––––––––Préfèrent aux leurs !…
–––––––––La machine crache
–––––––––Du feu sur le sol,
–––––––––Jette un noir panache
–––––––––De fumée au vol…
–––––––––Et par la soupape
–––––––––De ses flancs ardents
–––––––––La vapeur s’échappe
–––––––––En longs sifflements !…
FRIDOLIN, ROBIN, TRUCK, PIPERTRUNCK, ROSÉE-DU-SOIR.
–––––––––Écume et renifle,
–––––––––Noir cheval de fer,
–––––––––Souffle, souffle, siffle,
–––––––––Va ton train d’enfer !…
–––––––––––Vole et cours !
–––––––––––Va devant !
–––––––––––Va toujours
–––––––––––En avant !…
–––––––––––Car ce cri
–––––––––––Est celui
–––––––––––De la terre
–––––––––––Tout entière.
–––––––––––En avant
–––––––––––Bravement !
–––––––––––Hardiment !
–––––––––––En avant !
II.
ROBIN.
–––––––––Tout, ainsi qu’une ombre,
–––––––––Fuit à vos regards,
–––––––––Villages sans nombre,
–––––––––Et clochers épars !…
–––––––––Dévorant l’espace
–––––––––Sur ses rails brûlants,
–––––––––L’express vole et passe
–––––––––Fleuves et torrents ?…
–––––––––Tantôt sur la cime
–––––––––Des monts éternels,
–––––––––Tantôt dans l’abîme
–––––––––Des sombres tunnels !
–––––––––Va, sainte machine,
–––––––––Poursuis ton chemin !
–––––––––Ton œuvre est divine,