Page:Sardou - Le Roi Carotte.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
NUMERIUS, son masque sur la tête.

Par Pollux ! il est encore plus opportun de vous montrer !

(Rires de tous.)

GURGÈS, riant.

Et l’édile Pansa, aux jeux qu’il nous donne tantôt à l’amphithéâtre, ne nous fera rien voir d’aussi curieux !

UN COUREUR, au fond.

Place ! Place ! (La foule s’écarte.)


Scène III.

Les Mêmes, CORINNE, courtisane, sur un char tratné par deux chevaux blancs, qu’elle conduit elle-même. À côté d’elle, CHOSROÈS, en costume persan. Derrière elle, un NUBIEN avec un parasol, et deux ESCLAVES, MÈDULLA, avec un coussin, YPHIS, tenant l’éventail et un petit chien rose, Esclaves, etc.
GURGÈS.

Arrête, Corinne, et viens ici voir un spectacle qui vaut mieux que celui où tu cours !

CORINNE, arrêtant le char.

Oui, tu es encore gentil, toi ! Et mes places à l’amphithéâtre ?

GURGÈS, tirant de son sein des jetons d’ivoire.

Les voici, divine ! obtenues à prix d’or du placier qui les avait promises à Léonice…

CORINNE, sautant à terre.

Cette grue de Numidie qui se mêle de rivaliser avec moi ! (Elle jette le petit chien à Chosroès.) Tenez !… vous !…

ROBIN, riant, à Fridolin, Rosée-du-Soir et Truck, qui font comme elle.

Ah ! le chien rose !

TRUCK.

Et le monsieur ! Le monsieur est bon !

ROBIN.

Un satrape !…

FRIDOLIN.

Et une belle fille !

CORINNE, apercevant Fridolin et les autres.

Jupiter ! Qu’est ceci ?

GURGÈS.

Voici ce que je voulais vous faire voir, ma déesse ! Sont-ils assez plaisants !

CORINNE.

Oui ! (A elle-même.) Très-bien, le grand !