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FRIDOLIN.

Non, je n’oserai jamais !

PIPERTRUNCK.

Mon Dieu ! puisqu’il y tient !

TRUCK.

Oui, pauvre vieux, passons-lui ses petites fantaisies !

FRIDOLIN.

Allons !

QUIRIBIBI.

Commence donc ! D’abord la jambe gauche ! Tire seulement, elle viendra ! (Rosée-du-Soir, épouvantée, ferme les yeux.)

FRIDOLIN, tire la jambe gauche du sorcier qui lui reste dans la main.

C’est fait ! (Truck ouvre la porte du poêle.)

QUIRIBIBI.

Dans le poêle ! (Fridolin passe la jambe à Truck, qui la jette dans le poêle.)

TRUCK.

Ça y est !

PIPERTRUNCK.

Devant le chef de la police… c’est roide !

QUIRIBIBI.

La droite !

PIPERTRUNCK, tirant la jambe.

Voilà !

QUIRIBIBI.

Au feu !

PIPERTRUNCK, passant la jambe à Fridolin sous le nez de Quiribibi.

Marchons !

QUIRIBIBI.

Oui, oui, je la reconnais ! — Les deux bras en même temps !

(Fridolin tire le bras droit, Pipertrunck le gauche, qui leur restent dans la main.)

FRIDOLIN.

Je commence à m’y faire (Truck les jette dans le poêle.)

QUIRIBIBI.

Maintenant la tête ! — Détachez-la avec précaution !

FRIDOLIN, reculant.

Que je dévisse ?

ROBIN.

Eh ! oui, de droite à gauche, et vous la poserez avec soin sur la table !

FRIDOLIN.

Permettez… c’est que… quand on n’a pas l’habitude…

QUIRIBIBI.

Mais allez donc, bavard !