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TRUC ET PIPERTRUNCK, tout rouges, de même, s’essuyant le front.

Nous sommes en retard !

FRIDOLIN, arrivé à la princesse, met un genou en terre.

Princesse !

CUNÉGONDE, sans le regarder, froidement.

Ah ! vous vous faites désirer, prince

FRIDOLIN.

Moins que vous à mon cœur, princesse !

CUNÉGONDE, se retournant.

L’étudiant ! C’était vous ? Tiens, c’est gentil, ça ! (Elle lui tend la main.)

FRIDOLIN.

Alors vous pardonnez ?

CUNÉGONDE.

Mais tiendrez-vous tout ce que vous avez promis ?

FRIDOLIN.

Tout !

CUNÉGONDE.

Un joli costume ?

FRIDOLIN.

Le voici !

CUNÉGONDE.

Pas mal, oui ! — une voix angélique ?

FRIDOLIN.

Faut-il chanter ?

CUNÉGONDE.

Attendez ! — Il est convenu aussi que vous dansez !

FRIDOLIN.

Comme un dieu !

CUNÉGONDE.

Sûr ?

FRIDOLIN.

Jugez-en tout de suite.

CUNÉGONDE.

Eh bien ! va pour tout de suite ! Voilà une heure que je m’ennuie assez !… Un tour de valse !

FRIDOLIN.

Psitt ! le signal de la danse !

FINAL.

(L’orchestre prélude, tout le monde se met en place pour danser. — Musique bizarre, tous s’arrêtent surpris.)

FRIDOLIN, étonné.
––Quel bruit !… ami Robin ! qui nous vient de la sorte ?