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LA FELD-MARÉCHALE, de même.

Elle est gauche !

LA COMTESSE, de même.

Bête !

MADAME PIPERTRUNCK, de même.

Et fagotée !

KOFFRE, pendant que le défilé continue, à Trac.

Et le prince qui n’arrive pas ! Comprenez-vous ça ?

TRAC, tranquillement.

C’est très-inquiétant.

CUNÉGONDE, agacée.

Assez ! — ça a l’air d’une distribution de prix, c’est agaçant ! (Tout s’arrête. Elle descend.) Avec tout ça, on me montre tout le monde, excepté le prince !

KOFFRE.

Sérénissime Altesse, l’étiquette exige qu’il ne vous présente ses hommages qu’avec le café !

CUNÉGONDE.

Alors servez-moi le café. Et s’il n’est pas plus chaud que votre monarque !

PSITT, se courbant, et bas à Koffre.

Il n’y a plus à reculer ! (Haut.) Le café de Son Altesse !

CUNÉGONDE.

Et du curaçao !

PSITT.

Le curaçao de Son Altesse !

CUNÉGONDE, à part.

Ce que je donnerais pour fumer une cigarette ! (A Koffre.) C’est égal !… que le prince se fasse attendre… je trouve ça d’un roide !…

TRAC, se courbant devant elle et s’éventant avec son mouchoir.

Princesse !… L’usage !

CUNÉGONDE, va pour s’asseoir et trouve Schopp assoupi sur le siège préparé à droite pour elle.

Eh ! monsieur, là ! le petit vieux ! (Elle lui tape sur les doigts avec son éventail.)

KOFFRE, à demi-voix, effrayé.

Princesse ! c’est le conseiller privé ! (Psitt réveille Schopp.)

CUNÉGONDE.

Privé ! de quoi ?

KOFFRE.

De tout !

PSITT, KOFFRE, TRAC.

Hé ! comte ! (Ils le soulèvent.)