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CUNÉGONDE.

Plutôt un bock !

FRIDOLIN, criant.

Garçon ! Deux bocks !

CUNÉGONDE, s’asseyant à gauche, à ta table.

Alors, puisque vous êtes d’ici, vous connaissez le prince Fridolin ?

FRIDOLIN.

Si je le connais ! Ah ! le charmant jeune homme ! simple, cordial, généreux ! affable, libéral ! bon garçon !

CUNÉGONDE.

Et… pas trop chipotier sur la dépense ?

FRIDOLIN, assis.

Lui !… Un prodigue !

CUNÉGONDE.

Bon ! ça !…

FRIDOLIN, avec sentiment.

Ah ! c’est un homme qui rendra sa femme bien heureuse !…

CUNÉGONDE.

C’est qu’il va épouser une de mes bonnes amies !…

FRIDOLIN.

La princesse ?

CUNÉGONDE.

Cunégonde !… oui ; alors, par intérêt pour elle ! Je m’informe !…

FRIDOLIN.

Très-bien !…

CUNÉGONDE.

D’autant qu’entre nous, il a fait un peu ses farces, votre prince !

FRIDOLIN.

Oh ! si vous écoutez les cancans !…

CUNÉGONDE.

Non !… non !… papa me l’a dit !…

FRIDOLIN.

Ah ! si c’est monsieur votre père !…

CUNÉGONDE.

Mais ça m’est égal !… Pour elle !… J’aime autant un homme qui a vécu !

FRIDOLIN.

Ah !…

CUNÉGONDE.

Oui !… Je me suis informée !… Ils valent mieux comme ça !…