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––––––Étudiant, moi j’étudie
––––––Tout ce qui peut charmer la vie,
––––––Mais surtout avec frénésie
–––––––––––Nuit et jour
–––––––––––J’étudie
–––––––––––L’amour !
(Schopp s’endort sur sa chaise.)
FRIDOLIN.

Il est charmant ! Touchez là, camarade, et un cigare !… (Il lui présente son porte-cigares.)

ROBIN, riant.

Les cigares du gouvernement, merci !… J’aime mieux ma pipe ! (Mouvement de Pipertrunck réprimé par Fridolin.)

FRIDOLIN, à part.

Au fait ! Je vais le faire jaser ! Je ne serai pas fâché de savoir un peu ce qu’on pense de moi !…

PIPER TRUNCK, à demi-voix, tirant un journal.

De l’adoration ! — Votre Altesse n’a qu’à lire la Gazette officielle

FRIDOLIN, de même, repoussant le journal.

Farceur ! c’est nous qui la rédigeons !… (Haut.) Vous comprenez, mon jeune ami… nous arrivons, et nous ne sommes pas bien au courant… Nous disons donc que le prince Fridolin ?

ROBIN, éclatant de rire.

Oh ! quel sauteur !

TOUS.

Sauteur ! (Koitre, qui boit, manque de s’étrangler. Le prince les arrête d’un geste.)

TRUCK, chantonnant et cherchant à faire des signes à Robin.

Pouh ! pouh ! pouh !… Il fait une chaleur !…

FRIDOLIN, à Robin, riant et regardant Pipertrunck.

Dites donc, l’ami ! si le ministre de la police et des mystères vous entendait !…

ROBIN, riant.

Le gros Pipertrunck !… Jolie, sa police !… Il ne sait même pas ce qui se passe chez sa femme ! (Mouvement de Pipertrunck, que Truck prend à bras-le-corps et emmène au fond.)

FRIDOLIN, riant.

Ah ! oui-da ! voilà ce qu’on pense du gouvernement ?

ROBIN, riant.

Partout !

FRIDOLIN, riant.

Et ça fait… ?