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LA RÉVOLTE.
UNE BOURGEOISE, marchandant.
- Combien ces œufs ?
LA MARCHANDE.
- Six sous les deux !
PREMIÈRE BOURGEOISE, se récriant.
- Six sous deux œufs !
DEUXIÈME BOURGEOISE, survenant avec son mari.
- C’est monstrueux !
PREMIER BOURGEOIS.
- Au temps jadis, en cette ville,
- On avait deux œufs pour trois sous !
DEUXIÈME BOURGEOIS.
- La vie autrefois si facile
- Nous coûte aujourd’hui des prix fous !
LES MARCHANDES, riant et se moquant.
- Vieux cornichons !
LES BOURGEOIS.
- Vieilles mégères !
LES MARCHANDS ET LES MARCHANDES, raillant.
- Ça prétend nous faire la loi !
BOURGEOIS ET BOURGEOISES.
- L’audace de ces fruitières
- Depuis qu’un légume est roi !
TOUS.
- Ah ! quel gouvernement !
- Ça ne peut pas durer vraiment !
SERGENTS DE VILLE, arrivant.
- Allons ! allons !
- Circulons ! circulons !
(Ils bousculent les passante pour les faire circuler.)
PREMIÈRE BOURGEOISE, bousculée.
- Oh ! le butor !
PREMIER BOURGEOIS, son mari, rageur et menaçant le sergent de ville.
- Pincer madame !
LE BRIGADIER, le faisant pirouetter.
- Silence ou gare à la prison !
LA FEMME, terrible.
- Essayez donc !
LES ÉTUDIANTS, du café.
- Bravo ! la femme !
LES ÉTUDIANTES, debout sur les tables.
- Bravo ! la vieille !