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de l’âme, si bien que tout dansait autour de moi. Enfin, elle m’a répondu : ― « Monsieur Balthazar, il ne faut pas me savoir mauvais gré de ce que je vais vous dire ; mais, depuis que je suis riche, je vous assure que je suis bien malheureuse. Je ne sais plus distinguer ceux qui m’aiment et ceux qui ne m’aiment pas. Je vois tant de gens qui m’adorent, que je me défie de tout le monde ; et j’irais jeter ma forturne dans l’Amstel plutôt que d’épouser un homme à qui je supposerais un vilain calcul !...

― Ah ! mademoiselle ! » Moi, je me récriais, tu comprends ? ― « Oh ! reprit-elle, je sais bien que vous n’êtes pas de ceux-là, monsieur Balthazar... Ce serait bien triste !... Mais ce n’est pas assez ; je vais vous dire mon