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― Et enfin, je ne quittais plus sa maison. Je l’aimais comme un perdu, mais je n’aurais jamais rien dit. C’est la mère qui m’a poussé à parler... Une brave femme, tu sais, qui m’aime bien parce que j’étais poli avec elle quand elle était pauvre. Elle me dit, l’autre jour, en me reconduisant :

― « Mais parlez donc, monsieur Balthazar ; vous valez mieux que tout ce monde-là ; et je serais si heureuse de vous appeler mon fils !... » ― Ma foi, cela m’a décidé : j’ai pris mon cœur à deux mains, et ce soir, quand je me suis trouvé seul avec Suzanne, j’ai dit le grand mot !... Elle avait bien l’air de s’y attendre un peu ; mais cela n’empêchait pas qu’elle ne fût aussi émue que moi... Elle rougissait... et, néanmoins, elle me regardait... Oh ! elle me regardait jusqu’au fond