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Suzanne Van Miellis, la fille du banquier ».

Cornélius fit un geste qui pouvait se traduire par : « Diable !... » avec un point d’admiration. Balthazar continua :

« Remarque bien, Cornélius, que je l’aime depuis six ans, et avec passion. Mais Mademoiselle Suzanne, qui est aujourd’hui la fille reconnue d’un gros banquier, n’était alors que sa fille naturelle. Sa mère était si pauvre qu’elles venaient, toutes les deux, travailler chez nous à la couture. Te le rappelles-tu ?... Et si je m’étais hasardé, dans ce temps-là, à dire tout haut : « Voilà ma femme ! » on aurait poussé de beaux cris dans la famille. Je me disais donc tout bas : « Plus tard !... plus tard !... » et le plus tard est venu. Un beau matin, on a fait monter Suzanne et sa mère