temps qu’elle saisit sur le fait la main de son voleur. C’était une main de petite fille, toute mignonne, toute rose, toute fraîche. ― La brave dame eut les larmes aux yeux de voir ces petits doigts de chérubin s’exercer si vite à mal faire. Son premier mouvement fut de relâcher l’enfant par pitié ; le second de la retenir par charité, et c’est à quoi elle se décida, la bonne âme ! elle emmena chez elle la petite Christiane qui pleurait, ayant peur d’être battue par sa tante. Madame Van der Lys la consola, la fit causer, et en apprit assez pour comprendre que le père et la mère de l’enfant étaient de ces bohémiens qui courent les kermesses ; que la petite fille avait été rompue dès son jeune âge à tous les exercices des saltimbanques ; que le père s’était tué en exécutant
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