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Christiane allait et venait, posant sur la table le lourd cruchon de grès et les verres antiques aux pieds légers. Son nom, prononcé par Cornélius, la fit rougir, mais elle ne répondit rien, toute frissonnante qu’elle était encore de sa frayeur.

Christiane (il est temps de vous le dire) était une jeune fille élevée par charité dans la maison de notre ami Balthazar, et je vous demande la permission de vous conter son histoire si vite que vous n’aurez pas le temps de vous impatienter. Quelque temps après la mort de son mari, Madame Van der Lys, la mère de Balthazar, était un jour à la messe, quand elle sentit une légère secousse à sa robe ; et, s’avisant que quelqu’un pourrait bien en vouloir à sa bourse, elle prit si bien son