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ACTE TROISIÈME.

CORDELIA, désespérée et voulant s’élancer sur les pas d’Orso.

Tu l’as entendu ?…

UBERTA.

Prends garde !

CORDELIA.

Oh ! comme il m’avilit, l’infâme, et me foule aux pieds… et me jette au ruisseau des filles perdues !…

UBERTA.

Ma chère fille !

CORDELIA, d’une voix sourde.

Oh ! misérable !… Je t’arracherai le cœur, et le déchirerai avec mes ongles. — Oh misérable ! misérable !…

UBERTA.

Par pitié, tais-toi !…

CORDELIA, désespérée.

Et que le ciel ait permis cela !… Être à cet homme !… être à ça !… moi ! moi !… ô implacable Dieu ! (Éclatant en sanglots.) Qu’ai-je fait pour une telle infamie ? (Uberta près d’elle, cherche à la calmer et à l’entraîner pendant ce qui suit ; les chefs Guelfes reparaissent au fond.)

MALERBA.

Voici la nuit ; et l’heure approche ! (Chasseurs lointaines, qui vont se rapprochant et grandissant.)

ORSO, reparaissant par la porte de droite, à Ugone qui entre, par la gauche.

Qu’est-ce donc ? (A sa vue Uberta entraîne vivement Cordelia dans la salle des morts, où elles disparaissent.)


Scène VI.

UGONE, MALERBA, SCARLONE, BUONOCORSO, ZANINO, CHISTOFORO, Guelfes.
UGONE, arrivant, suivi de soldats, anxieux et inquiets.

Des nouvelles !