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ACTE DEUXIÈME.
UBERTA.
Ma fille !
LODRISIO.
Cordelia !
ERCOLE.
Ma sœur !
CORDELIA, avec effort, d’une voix sourde.
Vous n’avez plus de sœur… Ce n’est plus Cordelia qui vous parle ! C’est une créature avilie, à chasser de votre maison… de votre cœur ! À tuer si vous voulez, puisqu’elle n’a pas su vous en épargner la peine !
ERCOLE.
Mais tu nous épouvantes !
LODRISIO.
Parle, au nom du ciel !
GIUGURTA, hors de lui.
Que penser ?
CORDELIA.
Tout !… pense tout !… la réalité le dépasse ! Rêve pour ton honneur et le mien la plus mortelle flétrissure !… Cherche quel outrage !…
ERCOLE ET GIUGURTA.
Malheureuse !…
CORDELIA, dont la douleur éclate.
Eh bien ! oui !… oui ! Puisque après l’horreur de l’avoir subi, Dieu m’impose encore celle de vous le dire ! (Elle tombe épuisée à terre, près du siège.)
LODRISIO.
Oh ! quel est l’infâme ?
ERCOLE.
Achève !
GIUGURTA.
Dis tout !