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LA HAINE.

UBERTA, courant à cette porte.

Ma fille !

GIUGURTA, avec joie, courant au-devant de Cordelia.

Ma sœur !


Scène III.

Les Mêmes, CORDELIA.

(Cordelia, pâle, égarée, haletante, et comme folle, entre par la droite et tombe dans les bras d’Uberta. — Lodrisio, Ercole, Giugurta, l’entourent vivement, surpris de l’état où ils la voient.)

LODRISIO.

Juste Dieu ! quelle pâleur !

UBERTA.

Mon enfant !

GIUGURTA, à Cordelia.

Qu’as-tu ?… Qu’est-il arrivé ?…

CORDELIA, avec effort, d’une voix sourde et brève.

Restez là !… Lodrisio aussi !… et faites sortir tous les autres !

GIUGURTA.

Mais !…

CORDELIA, de même.

Par pitié, fais ce que je te dis !… (Sur un geste de Giugurta, les chefs sortent, et il ne reste en selle que Giugurta, Lodrisio, Ercole et Uberta. — Les tapisseries closes de toutes parts.)


Scène IV.

UBERTA, CORDELIA, GIUGURTA, LODRISIO, ERCOLE.
GIUGURTA.

Nous sommes seuls !… Parle, qu’y a-t-il ?

CORDELIA, cramponnée au dossier du fauteuil, relevant la tête et après un effort inutile pour parler.

Mon Dieu ! Dieu !…