assez que je n’aie pu recueillir son dernier souffle. — Vous me refuserez encore la triste joie de l’étendre, de mes mains, en terre sainte ?…
Nourrice !…
Giugurta !… La trêve que tu rejettes c’est notre part, à nous, les femmes ! les filles et les mères !… et je la veux, entends-tu, je la réclame !… (Mouvement de Giugurta.) Je l’exige ! — Tu ne penses qu’à ceux qui tuent !… Je parle, moi… au nom de toutes celles qui pleurent ! (Les chefs se consultent des yeux.)
C’est juste !… (A Ugone.) Demeure, toi ! (Il remonte vers le balcon, où son apparition est saluée par une clameur de la foule, et s’adressant à elle.) Gens de Sienne !…
Écoutez ! Écoutez ! Silence !…
L’ennemi vous propose une trève du jour entier… (Exclamations diverses.) qui vous permettra de secourir vos blessés, d’ensevelir vos morts ; et d’assister aux saints offices du dimanche.
Non ! non ! — Oui ! oui ! (Les clameurs grandissent.)
Écoute, peuple, écoute !…
Écoutez ! Écoutez ! (Le bruit s’apaise.)
S’il vous plait d’accepter l’offre, lever vos armes et comptez vos lances !
Non ! non !