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ACTE DEUXIÈME.

GIUGURTA.

Il a raison. Et puisqu’ils ne bougent plus, remuons-les !… — Allons, Malavolti ! (Mouvement de tous pour sortir. — Les cloches de la cathédrale sonnent l’appel de la messe, à toute volée. — Tous s’arrêtent surpris… et se regardant prêtent l’oreille.)

ERCOLE.

Ces cloches ?…

GIUGURTA.

De la cathédrale !…

MALAVOLTI.

Le tocsin ?… (Giugurta leur fait signe de se taire et d’écouter. Moment de silence.)

ERCOLE.

Non ! — ce n’est que le premier coup de la messe qui sonne !

GIUGURTA.

Aujourd’hui ?…

ERCOLE.

Tu oublies que c’est aujourd’hui grande fête !… la Nativité de la Vierge !

TOUS.

C’est vrai !…

GIUGURTA.

Étrange fête, hélas !…

LODRISIO.

Il perd l’esprit, cet Évêque, avec sa messe !… On se bat jusque sur les marches du Dôme !

GIUGURTA.

Eh ! que le vieil Azzolino sonne ses cloches ! (Mouvement pour sortir.) — Nous, sonnons nos trompettes !… — (Clameur sur la place qui, venue de loin, va se rapprochant.) Qu’est-ce encore ?…

CRIS, sur la place.

Meure ! meure le Guelfe !…

ERCOLE, au fond, regardant sur la place.

C’est un Guelfe !… que Sozzini a bien du mal à tirer de la foule !