Page:Sardou - La haine.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
LA HAINE.

GIUGURTA, surpris.

Cordelia !

LODRISIO.

Oui !…

GIUGURTA.

Tu ne l’as pas ramenée cette nuit, avec toi ?…

LODRISIO, très-inquiet.

Mais grand Dieu non !… J’ai cru qu’elle te suivrait dans ta retraite.

GIUGURTA, de même.

Mais je me suis replié par Saint-Ovile, moi, et pas par mon palais.

LODRISIO, effrayé.

Et il brûle !…

ERCOLE.

Pourquoi s’effrayer ? — Elle a sûrement quitté le palais devant ces bandits, pour se réfugier aux Mariscotti, dans la maison maternelle !

LODRISIO.

Mais ils y sont, à celle-là aussi !…

TOLOMEI.

Ils ne font point la guerre aux femmes !

GIUGURTA.

À notre sœur ?…

ERCOLE.

Que faire ?

LODRISIO, sautant vivement sur son épée.

Attaquer sur l’heure et dégager la maison…

ERCOLE.

Pour qu’ils se vengent en la brûlant, comme l’autre !

LODRISIO.

Il y a autant de péril à laisser ta sœur entre leurs mains, marchons !