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ACTE PREMIER.

MALERBA, montrant le fond.

Tournons par Saint-Pierre !… (Mouvement de tous vers le fond.)

ORSO, désignant les tours gibelines au fond, où s’allument des signaux de feu.

Et ces tours qui nous attendent !… Ne vois-tu pas qu’ils n’ont fermé ceci que pour nous faire tomber là-haut dans le piége ! — Le passage est là, et pas ailleurs : et de gré ou de force, il me le faut ! (Frappant avec sa hache sur la muraille du palais.) Holà Gibelins !… En est-il un de vous là-dedans qui ne soit pas mort de peur ?… (Rires de tous. — Silence. — Il redouble.) — M’entendez-vous ?…

SPLENDIANO.

Ils font les morts !

MALERBA.

Les Saracini se battent !… Il ne reste plus au logis que la valetaille !…

UGONE.

Et peut-être, la sœur !…

ORSO, avec haine.

La Cordelia ?…

MALERBA, montrant la grande fenêtre.

Oui ! — Celle aux fleurs !…

ORSO, de même, descendant.

Ah ! pardieu ! Je ne suis pas fâché de la revoir, celle-là !… (Il gagne le milieu et se tournant vers la fenêtre.) Holà !… Es-tu chez toi ?… la Saracini ?

LES CHEFS, appelant.

Cordelia !…

LES GUELFES, à grands cris.

Cordelia !… (On voit le grillage de la fenêtre s’ouvrir, et Cordelia parait sur le balcon.)