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ACTE PREMIER.

ERCOLE, à ceux qui tiennent bon.

Laissons cette canaille !… Et en avant, nous autres !…

TOLOMEI.

En avant !… (Ils vont pour retourner au combat.)

PICCOLOMINI, entrant par la droite, suivi d’autres Gibelins en retraite.

Trop tard !… les voilà !… Giugurta se rabat sur le Campo.

CRIS, au fond, dans les rues voisines.

Les voilà ! les voilà !…

ERCOLE.

Aux rues ! donc ! et aux tours ! Et taillons-leur une rude besogne !… (Aux Gibelins, leur montrant la voûte de droite.) Par là, vous autres, vivement, et tenez bon ! (Il gravit l’escalier de gauche, tandis que Ercole, Piccolomini et leurs hommes disparaissent par la voûte de droite, et, arrivé en haut, crie à Sozzini : ) Est-ce fait, Enea ?

SOZZINI.

Oui !…

ERCOLE, debout sur la margelle de la rue haute, à pleine voie :

Allez !… (La herse de droite s’abaisse fermant la voûte de droite. — Au fond une portion du parapet et de la voûte occupée par Sozzini s’écroule sous un dernier coup de hache, couvrant et obstruant de ses débris les madriers et les pierres entassés sous la voûte. Tous les Gibelins disparaissent à la fois, Ercole, le dernier ; et la scène reste vide, muette, sombre. — Une seule lumière vague éclaire faiblement la grande fenêtre du palais.)


Scène IX.

Archers Guelfes, puis MALERBA, SPLENDIANO, UGONE, SCARLONE, ZANINO, BUONOCORSO, Soldats Guelfes de toutes armes et ORSO.

(Trompettes guelfes plus rapprochées. — Deux archers guelfes paraissent sous la voûte de gauche, rasant les murs en éclaireurs, et avec précaution se