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LA HAINE.
PORCIA, aux femmes, effrayée.

Ah ! c’est l’appel des Contrades ! (Grande agitation. — A Giugurta.) Seigneur Consul, est–ce qu’on va faire battre nos hommes ?

GIUGURTA, brutalement.

Si tu le permets !

TOUTES, se lamentant ; agitation dans les groupes, murmures.

Ah !… Madone ! (Pendant ce qui suit, on voit au fond les soldats de la Contrade arriver à l’appel, en armes, un à un.)

GIUGURTA.

Par l’enfer !… qui parle ?… (Silence ; on recule. — À Ercole.) Eh bien ?…

ERCOLE, sur la voûte, au fond.

On sonne, tu vois ; mais ils viennent lentement.

GIUGURTA, débouclant son armure pour respirer.

On se réunit cette Contrade ?…

LODRISIO.

Ici ! (Baissant la voix.) Mais celle du Dragon, celle d’Orso !… Prenons garde !

TOLOMEI, de même

Bah ! tout le côté droit de la rue est Gibelin !

LODRISIO, de même.

Oui, mais tout le côté gauche est Guelfe !…

GIUGURTA, tout haut.

Qui est gonfalonnier ?

PORCIA, et autres femmes au fond.

Peravolti !

GIUGURTA, haut.

Qui loge ?

BRAGUELLA, désignant la ruelle à gauche, en haut.

Là-haut !

GIUGURTA, remontant, et à voix très-haute, à l’adresse de Peravolti.

Eh bien, je laisse à Péravolti le temps de dire cinq Ave, avant de nous montrer là-bas son gonfalon ! — Au sixième