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ACTE PREMIER.

de Guelfes, Orso en tête ! — Seulement, à la façon dont le combat se rapproche… le gouvernement des Neuf pourrait bien être remplacé ce soir par celui des Dix-sept ou des Vingt-et-un, ou de tout autre nombre dont on n’a pas encore essayé la vertu… (les marchands font leurs apprêts de départ, pendant tout ce qui suit.)

LE LOMBARD, reprenant son bâton.

Les proscrits m’ont paru en force !…

LE LUCQUOIS.

Pour peu qu’ils aient avec eux tous leurs amis de Bologne et de Pérouse !…

LE PISAN, dans ses dents.

Oh ! ça !… si ces mauvais Guelfes de Pérousiens s’en mêlent…

LE PÉROUSIEN.

Eh ! doucement, l’homme ! — Je suis de Pérouse, moi, qui vaut bien Pise !…

LE FLORENTIN.

Surtout depuis le port de Télamone !…

LE PISAN, au Florentin.

Oui, une belle infamie de vous autres Florentins !…

LE FLORENTIN.

Ne fallait-il pas accepter votre impôt au mépris des traités ?

LE BOLONAIS, riant.

Le fait est que ça…

LE PISAN, furieux, se retournant vers lui.

Tu jappes, toi, mauvais petit chien du Pape !

LE BOLONAIS, debout sur sa charrette.

Le petit chien te mordra les côtes, vil Gibelin de Pisan.

LE PISAN.

Toi !… Essaye donc.

BRAGUELLA, sauvant sa jarre.

Eh ! gare à la boisson !