paquets, et frotte un oignon sur son pain : un enfant à l’arrière de la charrette, les jambes pendantes. — En tête, près des bœufs, le conducteur avec son aiguillon. — Le Florentin, assis sur la margelle de la vasque, sa valise près de lui, prend également son repas. — Deux autres marchands, interrompant le leur, prêtent l’oreille vers la gauche, et, l’on entend les détonations des bombardes, très-au loin. — Braguella descend par l’escalier de gauche et leur apporte une jarre, où chacun puise. — Dans la rue haute, des femmes écoutent le combat, sur le pas des portes. — Au fond, sous la voûte, bourgeois, femmes, enfants prêtant également l’oreille et s’agitant à chaque détonation.)
Tenez !… entendez-vous la bataille ?…
Ah ! bien, maintenant… si les bombardes s’en mêlent !…
Eh ! là-bas ! compères !… c’est donc vrai qu’on se bal sur la route de Florence ?…
Vous n’entendez pas ? (Il remonte pour écouter.)
Et qui se bat ?…
Les Siennois !…
Et contre qui ?
Contre les Siennois donc ! belle demande…
Entre eux !… toujours — Imbécile de peuple, va !… J’arrive de Lucques pour le grand marché de demain, et je n’ai pas plus tôt débouclé mon ballot, que leur damnée musique me force à plier bagage !…
Nous en sommes tous là !…