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ACTE QUATRIÈME.

règle avec Dieu ! — La peste est à Florence ! elle est à Pise !… elle est dans l’armée Impériale qui nous assiége !… (Murmures d’effroi.) Elle peut à tout moment éclater parmi nous : et c’est pour invoquer la miséricorde céleste que le saint Évêque vient à nous, portant les reliques dans la ville !… (Les chants se rapprochent.) Outre les prières à Dieu, vois si tu approuves les mesures que nous avons prises pour le salut commun ?

TOUS.

Écoutez !…

MALERBA.

Les Gardiens de la Santé brilleront, à tous les carrefours, les vêtements des morts

LE PEUPLE.

Oui !

MALERBA.

Toutes les fontaines seront gardées, de peur que les Gibelins ne les empoisonnent !

TOUS.

Bien !

MALERBA.

Enfin, pour étouffer le fléau dans son germe, les premiers atteints de la contagion seront isolés dans leur demeure toutes portes murées, avec des remèdes et des vivres : et rayés du nombre des vivants, jusqu’à leur mort ou guérison !

TOUS.

Bien ! bien !

VOIX, du fond, puis à l’avant-scène, de femmes d’abord, puis de tous.

La procession, la procession

MALERBA.

A genoux, donc ! — Et prions Dieu de nous épargner cet horrible fléau ! (Tous se mettent à genoux. — La procession paraît au fond et passe sur les ruines, l’Évêque suivant les reliques.)

LA FOULE, se relevant dès qu’elle a disparu.

A mort les prisonniers !… à mort !