Ah ! malheureux !… Tu sais bien que je ne veux plus ta mort !
Accepte donc toute ma vie !… et ne me force pas à maudire ta pitié, qui ne m’a sauvé d’une prompte agonie que pour me vouer à des remords éternels !… Ou tue-moi tout à fait… ou sauve-moi sans réserve !… mais rien à demi !… Et ne te glorifie pas d’une clémence qui ne m’apprend à quel point je suis coupable, que pour me refuser le seul moyen que j’aie de ne plus l’être !…
Et ne l’es-tu qu’envers moi, coupable ? — Et ta Patrie, Guelfe, qu’en as-tu fait ?… (Allant à la fenêtre.) Vois ces lueurs ! Écoute !… C’est ton armée qui se réveille ! — Oses-tu bien m’offrir ta main pleine de sang, quand les miens sont traqués par les rues !… Quand tu les proscris !… Quand tu les égorges !
Ah ! cette guerre impie, et qui m’a fait si coupable envers toi !… crois-tu donc que je ne l’exècre pas, autant et plus que toi-même ?…
Vaines paroles !
Je la maudis !… te dis-je !… Et je la pleure !… Car elle est ton œuvre et la mienne !…
Ne dis pas cela !…
C’est nous !… Toi de cette fenêtre !… Moi de cette place,… qui en avons donné l’affreux signal ?…
C’est vrai !…