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ACTE TROISIÈME.

ont à peine dépassé le seuil et cesse d’être en vue, qu’une forte détonation se fait entendre.)

SCARLONE, poussant un cri, hors de vue.

Ah ! confession ! je suis mort ! (On voit Ugone fuir vers la droite. — Un des battants de la porte retombe et cache le corps d’Orso qu’ils ont abandonné, et qu’on ne voit plus pendant ce qui suit.)


Scène X.

CORDELIA, UBERTA.

(Pendant la scène, le bruit du combat s’éloigne de plus en plus, et l’on finit par ne plus entendre que des détonations très-lointaines.)

UBERTA, à droite, sur le seuil de la porte du couvent, à demi-voix, après un silence.

Cordelia ! es-tu là ?…

CORDELIA, toute pâle, appuyée contre la colonne de gauche, de même.

Viens !… c’est fait !…

UBERTA, à demi-voix.

Mort ?

CORDELIA, de même.

Oui !

UBERTA, avec joie, de même.

Ô ma fille ! Vertu romaine !… Et comment l’as-tu tué ?…

CORDELIA.

Je ne sais !… comme on tue !… Tout mon sang me criait aux oreilles !… va !… et plus rapide que ma volonté, mon bras l’a frappé, là même où la brute m’avait posé sa griffe !… dans le cou !…

UBERTA.

Ô mon Andreino ! vengé !… Et alors… Dis-moi tout, que je m’en repaisse !… Alors, il est tombé, n’est-ce pas ?…

CORDELIA.

En poussant un cri terrible !… Ne l’as-tu pas entendu ?…