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LA HAINE.

TOUS, l’entourant.

Oui ! oui, c’est cela !

BUONOCORSO.

Que faire alors ?

SPLENDIANO.

Lui dépêcher quelqu’un…

UGONE, vivement.

Jamais cela.

SCARLONE.

Parle, Orso ; quel parti prendre ?

ORSO.

Un seul ! — Qu’au lever du soleil, ce détrousseur de villes trouve nos portes closes, nos remparts armés, et tout un peuple debout, prêt à lui répondre !…

TOUS.

Oui !

ORSO.

Et pour cela,… à nous le Campo ! dans une heure, et toute la ville cette nuit !… — Vous en sentez-vous le cœur et la force ?…

TOUS.

Oui !

ORSO.

Alors, bouclez vos courroies, car l’Angelus n’est pas loin ; et jouons serré la bataille. — Malerba, double ton monde, et dussent les murs crouler sur toi, droit à la Croix du Travail… et restes-y, vivant ou mort ! — (A Splendiano.) Toi, où je t’ai dit ! — (A Scarlone.) Et toi, par la voûte, sur la tour des Marescotti !… — tandis que je les prends à revers, par les jardins, qui ne sont pas gardés (Mouvement.), j’en suis sûr ! — Ugone, une échelle, un sac de poudre, et dix hommes avec toi, résolus, sans autre arme que le poignard et le hache !…

UGONE.

Bien !