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vacances d’hier.

vilégiés voyagent avec confort ; les autres s’empilent dans les troisièmes d’un train de plaisir. Tout le monde part. On emporte sa raquette, sa pique, souvent des robes de bal… Mais on se garde bien d’encombrer ses bagages de volumes qui pèsent trop lourd !…

Les matches de tennis et de golf, les courses dans la montagne, le canotage, les promenades à bicyclette ou en auto, quelques parties de bridge, autant de tours de boston : voilà plus qu’il n’en faut pour occuper les vacances.

Parfois, on feuillette très vite une de ces revues illustrées qui abondent, en se gardant bien d’ingurgiter le texte ; les événements ainsi prennent corps sous une forme parlante et entrent dans le cervelet par l’image… Cela va plus vite et dispense les méninges de tout travail superflu… Grâce à ces moyens rapides et exacts, la jeunesse d’aujourd’hui est effroyablement informée, documentée et précise. Elle s’assimile tout à fleur de peau, et rien n’égale l’assurance de ses affirmations, si ce n’est leur légèreté.

Les jeunes filles d’à présent ont tout vu (du moins en photographie) ; elles savent tout, parlent de tout. ! Rien ne les émeut ni ne les étonne…, si ce n’est un brin de rêve, une minute de réflexion… Ayant attrapé, entre deux gravures,