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le brevet.

dirais mieux, la femme, sans épithète, — celle qu’on aime et respecte, même sans brevet supérieur ; et, pour inculquer cet art, qui n’atteint toute sa perfection que s’il se confond avec celui de la ménagère accomplie, il n’est pas de meilleur champ d’expérience que la maison et le monde.

C’est pourquoi, ma chère cousine, je plains votre fille Suzanne, plus que vous-même, car, si j’étais à votre place, je remettrais tranquillement les gros livres rébarbatifs sur des rayons dont ils ne sortiraient plus, et m’occuperais à donner à cette enfant un peu de l’expérience de la vie.

— Mais, allez-vous dire, si jamais Suzanne, un jour, a besoin de gagner sa vie ?…

À cela, je vous répondrai qu’une débrouillarde, munie d’une intelligence souple et exercée, se tire toujours d’affaire, et qu’un grain de pratique vaut mieux qu’un fatras de théories.

Et, d’ailleurs, les mères sages spécialisent toujours leur fille sur un point, pour le cas où il leur faudrait se tirer d’affaire.

La musique, par exemple, avec le Conservatoire ; le dessin, la peinture, avec les examens spéciaux qui sanctionnent cet art ; la coupe, qui mène au concours de la Ville ; la sténo-dactylographie, très demandée de nos jours ; la comp-