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la jeune fille.

tôt que de buter sa cervelle rebelle à quelques clauses antipathiques du programme, mieux vaudrait mille fois qu’elle s’initiât aux secrets du ménage que tant de femmes instruites ignorent totalement.

Savoir préparer un dîner, repasser une chemisette, orner, embellir un appartement ; tenir économiquement sa maison ; équilibrer savamment un budget ; donner des soins à un bébé : voilà certaines sciences que je cherche vainement au programme du fameux brevet. Elles sont la marque, cependant, d’une ménagère supérieure.

Recevoir agréablement ; trousser une jolie lettre ; porter avec élégance une robe taillée à la maison ; savoir écouter avec discernement et parler sans dire de sottises ; se rendre aimable par ses talents ; être au courant du mouvement intellectuel ; en raisonner sans passion ; montrer du tact dans toutes les circonstances de la vie ; répandre, autour de soi, un air de bonté ; élever ses enfants avec joie ; charmer son mari par la secrète harmonie qui se dégage du cœur et de l’intelligence, développés dans les mêmes proportions, et point au détriment l’un de l’autre voilà ce que je ne trouve pas davantage dans les paragraphes du merveilleux programme.

Ce sont, pourtant, les signes fatidiques auxquels on reconnaît la femme supérieure, et, je