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le brevet.

Le malheur, c’est que, justement, la carrière du professorat, si noble et si belle, se trouve encombrée et dépréciée par le flot toujours grandissant de jeunes filles qui n’ont pas de but précis dans la vie et passent par dilettantisme un examen difficile qui demande du temps, du travail et de la patience, et dont la raison d’être n’est nullement de produire des femmes d’intérieur ni des femmes du monde.

Nos filles, ma chère cousine, peuvent, dans ces années qui les séparent du mariage, trouver un meilleur emploi de leur temps. Elles doivent être instruites, — très instruites, certes, — mais d’une façon moins professionnelle et plus pratique.

Le brevet élémentaire, avec les connaissances honnêtes qu’il exige, forme un fonds d’études très suffisant ; il ne reste plus, ensuite, qu’à développer les aptitudes spéciales de la jeune fille, dans le genre qui convient le mieux à son tempérament comme au milieu dans lequel elle se meut ; de saines et intelligentes lectures l’aideront à s’affiner : avec quelques conseils, elle se perfectionnera dans les matières qu’elle affectionne particulièrement. Elle pourra devenir excellente musicienne, approfondir un art, au lieu de perdre des heures précieuses en équations dont jamais elle ne trouvera l’écoulement. Plu-