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la jeune fille.

Au lieu de tendre les ressorts de leur volonté pour essayer de le franchir, elles s’abandonnent tout de suite aux larmes ou observent un silence stupide.

Ce sont des natures veules dont la vie ne fera qu’une bouchée ; on dira, dans la famille, dans le public, chez les amis, qu’elles n’ont jamais de chance, et rien n’est moins exact. Elles manquent seulement de cette vaillance que le danger stimule et qui se hausse avec les difficultés.

Là où elles échouent sans même tenter de se défendre, d’autres, moins savantes, mais plus courageuses, eussent réussi. Car l’avenir est aux énergiques, cousine, n’en doutez pas. Et si je ne déteste point que les jeunes filles passent un examen, alors même qu’elles n’en ont pas besoin, — c’est que ce sport développe en elles le goût de la lutte, celui d’asservir et de dompter le hasard. Il leur donne, en raccourci, l’image de la vie, qui n’est, comme vous le savez, qu’un vaste champ de bataille.

Et tenez, cousine, je vais vous citer un trait de courage charmant.

La chose se passait dans une des salles publiques où les jeunes filles subissent l’épreuve du brevet élémentaire.

Un examinateur un peu ronchonneur ordonna