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le courage des jeunes filles.

Jamais on ne saura, à moins que d’y avoir passé, ce qu’un brevet, ce qu’une récompense décernée par une Faculté ou un Conservatoire éveille de beaux songes, fait couler de douces larmes, et inonde les jours de clarté et d’espoirs.

La jeunesse, dans ses manifestations de joie ou de peine, est passionnée, intéressante, vibrante. C’est pourquoi, cousine, j’aime, parfois, franchir le hall de la rue Mabillon, ou la cour du Conservatoire, ou le péristyle de l’Opéra-Comique, et suivre, sur de naïfs visages, les affres qui précèdent la bataille, et la manière dont ils expriment, ensuite, le triomphe ou la défaite.

Et d’abord, cousine, quoique je ne possède pas la science de notre prophétesse nationale, Mlle de Thèbes, il me semble que j’augurerais facilement de l’avenir d’une fillette, rien qu’à l’écouter passer un examen. Je classerais mes candidates en deux catégories : les courageuses et les lâches. Ces dernières peuvent être des puits de science, ce qui ne saurait les empêcher, parfois, d’être blakeboulées, car elles ne disposent pas de cette vraie bravoure qui connaît la peur et trouve la force de la vaincre. Le moindre écueil imprévu les bouleverse, les démoralise, les jette par terre.