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il faut mériter sa propre estime.

Je voudrais attirer votre attention sur la conclusion de notre cher « Oncle », conclusion qui me paraît la plus jolie du monde, et que je vous prie de méditer un peu chaque jour…, car, à elle seule, elle est toute une philosophie et vaut le plus miraculeux des programmes.

Je ne sais si vous avez remarqué combien la quantité est chose négligeable en matière de théories, alors qu’on désire les mettre en pratique. En effet, il suffit, pour mener à bien une existence de femme, de comprendre, de sentir fortement une ou deux vérités, — pourvu qu’elles soient bonnes, puis de les accrocher comme gouvernail à son esquif, et de se diriger bravement vers un but déterminé.

Or, la conclusion de M. Faguet, dans sa limpidité, me semble une des deux ou trois vérités de qualité qui suffisent à transformer la moins intellectuelle des femmes en une philosophe de génie… Et mon Dieu ! après réflexion, je crois que les hommes eux-mêmes ne perdraient rien à en goûter la saveur.

La voici :

M. Faguet, ayant exposé la doctrine de Nietzsche, avec ses beautés et ses faiblesses, donna un dernier conseil aux jeunes filles et dit :