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la volonté.

Francisque Sarcey était un élève impeccable, toujours le premier de sa classe et adoré de ses professeurs, qui le tenaient en estime particulière. Seulement, dès qu’il se trouvait en face d’examinateurs, il perdait la tramontane, sa mémoire fuyait, et les moyens dont, avec tant de plénitude, il jouissait en temps ordinaire, battaient la campagne. Sans accuser personne d’échecs qui l’affligeaient, mais n’altéraient point son humeur ni son courage, il confiait, en toute simplicité, la chose à sa mère :

« On est malheureux de n’être pas, dans ces occasions, plus maître de soi. Je ne puis m’empêcher de composer avec une émotion extraordinaire. C’est pour une sottise que j’ai manqué ma dissertation latine. J’ai traité un autre sujet que le sujet donné. »

Avec un peu de mélancolie, il ajoute :

« Je sais du latin autant que personne à l’École ; je passe pour connaître quelque peu le français ; je suis le héros des vers latins ; j’avais donné toute mon année à l’agrégation ; le bureau était plein de gens animés, pour moi, des meilleures dispositions : j’étais content de mes compositions écrites ; il semble que tout me criait : dignus est intrare ! Et je ne suis pas même admissible ! »

Et tout de suite, avec cette volonté de se res-