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la jeune fille.

resteront comme le symbole de la volonté dans ses effets, lorsque l’homme sait ce qu’il veut.

Le petit Francisque n’avait point douze ans, que déjà, dans sa caboche, il avait casé cette idée, qui ne devait plus en sortir : c’est qu’à force de travail, on peut conquérir le talent.

C’était, dans ce temps-là, un brave collégien d’humeur égale et gaie, qui ne se croyait point une victime du sort, encore qu’il n’eût point de raisons à s’en réjouir particulièrement : ses parents étaient assez pauvres, ce qui ne troublait pas, mais stimulait l’ardeur qu’il avait d’arriver. Chaque semaine, là-bas, à Dourdan, il envoyait, à sa maman, un Journal, écho fidèle de sa vie : qu’il jugeât ses maîtres, ses camarades ou lui-même, il le faisait toujours avec la même impartialité probe et candide, reconnaissant en toute humilité ses faiblesses, admirant, sans l’ombre de jalousie chez tel de ses camarades, E. About par exemple, les qualités qui lui manquaient, et bûchant, peinant, afin de les acquérir d’un cœur qui ne se décourageait jamais.

— Sarcey (disait de lui un de ses maîtres), est un vrai modèle du perfectionnement par le travail. Depuis le mois d’octobre, il n’a pas fait un pas en arrière ; il a toujours acquis, jamais perdu.