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la jeune fille.

la fleur précieuse de l’amitié, qui guérit de l’égoïsme et de tous les maux ?…

» Pour tout dire, maintenez-vous dans un accord harmonieux le Devoir et le Plaisir, les traitant avec une aménité souriante qui les confonde dans votre esprit ? Et surtout, mademoiselle, êtes-vous gaie et optimiste ? Je ne parle pas de cet optimisme puéril qui n’admet pas le malheur et s’y cogne malgré tout ; mais de cet autre optimisme courageux et fort, teinté d’espérance, qui s’arrête avec bonheur aux carrefours ensoleillés, y puisant la chaleur nécessaire à braver la tourmente. »

Ayant écouté attentivement les réponses de ma malade, je découvrirais, à ce qu’il me semble, la fissure par laquelle pénétra l’ennemie.

Les femmes ou les jeunes filles qui souffrent des nerfs sont celles pour lesquelles n’existe plus cet équilibre parfait, dont la nature, dans son rythme et ses harmonies, nous offre le divin exemple.

De même que l’ombre succède à la lumière et la fraîcheur nocturne aux chaleurs du jour, il faut, dans une vie bien réglée, du travail et du repos, des amusements et de la peine et un peu de cet ordre éternel qui règne sur cette bonne terre et la rend généreusement féconde. La régularité des saisons, les manifestations immuables