l’enlever plus souvent. Ils saluaient, d’un geste large, chaque nouvel arrivant, toujours silencieux, et saluaient aussi chaque bock qui se levait en leur honneur d’un ;
— Hoch ! hoch ! Prosirt !
Après quoi, la casquette était rappliquée avec dignité sur la tête.
Ils burent ainsi, vissés à leurs chaises, dans un ordre parfait, de huit heures à onze heures, échangeant quelques rares paroles à voix basse et d’infinis coups de casquette. Rien ne troublait l’harmonie de cette beuverie ; seules, les soucoupes marquant les bocks, montaient, à mesure que l’heure s’avançait, en piles majestueuses ; et, vraiment, je m’attendais à ce qu’en se quittant, ils chantassent, tant ils étaient graves, un cantique de Luther.
Et je songeais à nos étudiants, si bruyants et si gais ! — Au deuxième bock, ils n’y auraient point tenu ; les casquettes de toutes couleurs eussent fraternisé, et l’on se fût apostrophé, blagué, disputé d’une table à l’autre ; après quoi, pour marquer la réconciliation, on eût chanté, en chœur :
La Tonki-ki,
La Tonki-ki,
La Tonkinoise,
ou quelque autre refrain inepte. Le poète de la